lundi 25 mai 2015

Alerte: épidémie de "fomo"

À force de dormir, j'ai réalisé que je ne rêvais plus.

Si je ne détenais plus cette faculté, à quoi bon me servait de dormir?
 
L'exutoire reste dans le rêve.

C'est alors que les épisodes d'insomnie sont arrivés dans ma vie. Une frustration supplémentaire que je cumulais à mon arc. J'en ai passé des nuits à regarder sur Facebook la vie, beaucoup plus palpitante que la mienne, des autres. Leurs vacances étaient plus intéressantes, leurs couples semblaient tout droit sorti d'un film d'amour et leurs quotidiens beaucoup plus rempli que le mien. Bref, " y'ont donc ben l'air d'avoir du fun s'te monde-là!"
 
C'est fou quand même de se rendre à l'évidence que Facebook est devenue une vrai plaie sociale. Il y a quelques années, nous n'aurions jamais parlé de cette grave épidémie de "fomo" ce « fear of missing out ».

Dans mon existence morne, je m'étais créé la maladie de la comparaison aux autres. Dieu sait que dans le passé, je me suis exposée sur les réseaux sociaux pour enjoliver mon quotidien. Depuis peu, j'ai cessé puisque de toute façon, " aujourd'hui ma vie c'est d'la marde".

J'ai commencé à en parler à d'autres et, heureusement, quand on se compare, on se console. Nous étions tous dans la même marde.

Souvent la nuit peut être longue lorsque nous n'avons pas sommeil. Par contre, elle peut devenir souvent inspirante.
 
Dans ma petite vingtaine, l'âge où l'espoir et les rêves inimaginables prennent forme, j'ai toujours eu cette utopie en tête: rencontrer celui avec qui je partagerais non seulement mes nuits, mais aussi ce rêve fou de tout lâcher et vivre dans nos "backpacks". Les années ont passées et le rêve a filé.
 
Par contre, dans mes nuits blanches, j'ai croisé sur mon ordinateur des personnes que je connaissais et qui ont pris en main leurs rêves. Une en particulier avec qui je faisais équipe de travail. Une fille sublime, belle, intelligente, ce genre de fille qu'on aime haïr. Celle qui réussit tout. Elle a décidé, il y a quelques mois de partir faire le tour du monde avec son copain. J'ai toujours envié cette fille. J'en ai même déjà fait une satire sur mon ancien blog. Rien de personnelle puisqu'elle est simplement géniale. De la simple et pure jalousie mal placée.  
 
Pourquoi cette fille ce ne pourrait pas être moi. J'ai commencé à regarder des magazines sur le voyage et découper ma grosse face afin d'en faire un montage.
 
Et là...
 
Je ne me souvenais plus de rien...
 
Je m'étais, finalement, endormi...

Donc, j'ai eu envie de vendre ma vie sur kijiji  pour partir voir ailleurs si j’y suis!

mercredi 13 mai 2015

Je suis Stéphanie

Je ne me rappelle plus le jour où j'ai commencé à broyer du noir, ni même l'heure où l'endroit  précis. Ça nous prend toujours par surprise. Tout ce dont je me souviens c'est qu'il me semble que j'étais heureuse.

J'avais livré un long combat contre la cigarette et il me semblait que j'avais gagné. J'étais bourré d'ambition, j'avais des papillons dans l'estomac et j'avais la nette impression que tout ce que je touchais se changeait en succès.

Je me réveillais chaque matin en me disant que j'avais enfin choisi le bon chemin. Même ma thérapeute avait félicité mes progrès et nous commencions à espacer nos rencontres.

Je ne pouvais pas souhaiter une meilleure vie.

Je ne me rappelle plus la date précise, prise dans le tourbillon professionnel, mon cours à l'université et l'homme qui embellissait mes nuits, mais ce dont je me souviens c'est que je n'arrive toujours pas à pardonner. C'est immanquable, à tous les mois de décembre empilant les heures de travail en chantant des cantiques de Noël, j'oublie de manger convenablement et lorsque je m'accorde un instant de plaisir et ce, sans aucun abus, je suis malade. Ce n'est qu'une question d'habitude. On pourrait même parler de récurrence.

Par contre, cette fois-ci ce n'était que mon premier pas vers ma descente aux enfers, cet endroit où personne ne souhaite aller. Là où il est si difficile d'en sortir.

Ce ne fut pas un automatisme puisque le processus est souvent plus long. Tout ce dont je garde en mémoire c'est que l'éponge commençait à se remplir et qu'elle pesait peu à peu comme un énorme poids sur ma poitrine.

Dans mon plus vague souvenir, c'est à la mi-janvier que j'ai commencé à m'enfoncer. Sans aucun motif visible, je voulais m'éteindre et dormir. J'avais remis mon scaphandre, car je n'étais pas "game" de pleurer sans raison. À première vue, rien ne semblait cloché. Je me sentais comme un virevoltant qui avait amassé pas mal de "scrap" en chemin.

Je n'arrive pas encore à dire si c'est mon "pattern" qui se répétait, mais tout se dont j'avais en tête c'était de détruire: saboter ma lune de miel, succomber à mes pulsions de mort avec l'alcool et dormir pour ne déranger personne.

J'en suis venu à vouloir à la terre entière puisque personne n'arrivait à me comprendre. J'étais seule dans ma bataille. Lorsque j'avais la force de parler, je manquais de vocabulaire. Par contre, je maîtrisais à merveille l'adjectif irritant. Il me semble que tout était difficile à tolérer. Les seuls mots qui arrivaient à sortir de ma bouche: c'est trop pour moi.

La chute était déclenchée.

J'étais en crise. Rien ne semblait me correspondre. J'avais toujours la nette impression que je faisais tout en fonction des autres. Je n'arrivais plus à m'écouter, à savoir ce que j'aimais. J'ai amassé dans mon sac davantage de regrets que de victoires. J'en voulais à cette société de ne pas m'accepter dans ma différence, valeur que j'ai toujours prôner comme étant la beauté de la vie. L'unicité étant pour moi un cadeau que nous avons tous.

Bref, je n'étais plus moi, je ne me reconnaissais plus. J'étais devenu un fardeau non seulement pour moi, mais pour mon entourage qui commençait à se dissiper. Lorsque tu es de nature "boule d'énergie", les gens ont peine à croire que tu peux tomber.

J'avais l'impression d'être un personnage, de jouer un rôle qui n'était plus le mien.

Je m'étais perdu.

Je m'avais oublié.

À force d'analyse, je me suis fait mon propre diagnostique.

Je venais de m'apercevoir que j'étais clairement malade et ce, depuis très longtemps.

Je suis une maudite bi-polaire

Donc, j'ai eu envie de vendre ma vie sur kijiji  pour partir voir ailleurs si j’y suis!

mercredi 6 mai 2015

Et le projet fut...

Il y a longtemps que je n'avais pas savourée un tête-à-tête avec l'écriture...

J'avais remisé ces délicieux moments en pensant gagner du temps. Quelques minutes par-ci, par là sans jamais me rendre à l'évidence: ici, c'est mon exutoire!

J'ai besoin de m'accorder cette plage dans mon horaire afin de philosopher voir de relativiser sur la vie. Je suis de ces artistes sans spécialités précises qui carburent aux remises en question et à l'être humain dans son habitat naturel. Bref, une sans cesse confrontation de ma petite personne face à la réalité.

Je me sens si souvent différente. En fait, je ne suis pas seule dans cette situation de trouver que je n'ai jamais rapport avec la vie. Je ne colle à aucune étiquette précise. Un jour je suis  mélancolique, l'autre, je suis hystérique et le surlendemain je peux soulever des montagnes. Bien souvent je m'épuise. Par contre, la beauté des choses réside dans la différence. Alors, voilà pourquoi je reste à dire que nous sommes tous dans le même bateau et qu'il n'y a pas que moi qui se sent ainsi.

Ici, ce sera non seulement mon exutoire, mais ce sera aussi un endroit où je pourrais laisser libre cours à mes questionnements et à mes réflexions. Un lieu où toi, qui m'inspire, tu seras la vedette, ton moment de gloire par ce que dans la vie, les inspirations sont sources de motivations.

L’idée mijote depuis un bon moment. Enliser dans une relation qui ne mène à rien, une carrière houleuse, j’ai l’impression d’être devenu une petite machine. Les bouffées de "joie de vivre" se font rares. C'est dans une omniprésence d’urgence de vivre entremêlée de cette incapacité à y accéder que le projet a pris forme.

Puis, un jour, je me suis posée les vrais questions: Qui n’a jamais rêvé changer de vie?  Tout laisser tomber et repartir à zéro.

Est-ce encore possible aujourd'hui où le système a eu raison de nous?

Qu'est-ce que la véritable définition du mot "vivre" à notre époque?

Bref, j'ai envie de méditer sur une multitude de sujets d'actualité et non seulement sur la vie de couple, qui à mon avis à trop souvent été exploité.  

 Je veux comprendre qu'est-ce qui nous empêches de sauter du tremplin.

C'est alors que j'ai compris que je m'étais clairement perdu en chemin. Donc, j'ai eu envie de vendre ma vie sur kijiji  pour partir voir ailleurs si j’y suis!