vendredi 31 juillet 2015

Des fois, je suis une fille...

Enfin, c'est l'été!

Pour la toute première fois, je vais pouvoir dire que je vais réellement en profiter.

Je suis libre...

À défaut d'avoir un chum qui travaille en restauration, je me considère comme une célibataire de semaine. Je peux m'adonner, comme bon me semble, aux activités de mon choix sans-gêne.

Libre avec un grand L...

Le meilleur des deux mondes quoi!

La fin de semaine je la consacre à cette bête qui a volé mon coeur.

Je respire cette désinvolture à pleins poumons , même si bien souvent, je me surprends à faire de la vitesse sur sur la 40 EST afin de pouvoir croquer les fesses de mon géant préféré.

C'est que malgré tous mes temps libres, une fille s'ennuie.

Nous nous sommes même engagé dans le compromis du siècle: une fin de semaine sur deux, en ville ou en banlieue, pour que tous soient libre d'être heureux dans son petit coin de chez eux.

- Bonne journée Chatonnade!

- Bonne journée mon loup. J'ai très hâte de te voir en chair et en os! Can't wait...

Ce soir, c'est ma fin de semaine. Il y a longtemps que je n'ai pas eu un vrai samedi soir de congé. J'ai envie de boire une bonne bouteille de blanc et de sillonner avec ivresse les rues de Montréal, toute la nuit, à vélo, en attendant impatiemment l'homme. De plus, pour une fois que ma frangine à envie de picoler, pourquoi pas en profiter. Il viendra nous rejoindre plus tard.

Les festivités sont amorcées et la soirée commence à être bien arrosée. Je m'amuse comme une gamine et j'ai une soudaine envie de danser toute la nuit.

- Je viens de terminer mon coeur. Un tel et un tel sont au resto pour la fête de la blonde à un tel. Je vais rester avec eux et je vais venir te rejoindre tôt demain matin. Yé t'aime ma crotte. Rdv demain, 10h30.

Who's the fuck la blonde à un tel?

C'est que dernièrement, sur l'alcool, je vis très mal mes frustrations. Un genre d'SPM exposant dix. Quand c'est à moi de venir le rejoindre, je me prive toujours de faire ce que j'ai envie parce que je suis une maudite fille qui s'ennuie et qui souhaite se coller sur le gros chess de son chum.

Niaiseuse!

- Niiice sounds so great. Tu peux même rester dans ton village si tu veux.

Merde, avec toute mon arrogance d'alcoolique, je l'ai dit. J'ai pesé sur envoyer. Je vivrai les conséquences demain. Il n'allait quand même pas gâcher ma soirée. Moi aussi, je peux être égoïste à l'occasion.

Et je me lance dans le pichet de sangria en dansant au milieu de la piste de danse.

C'est l'odeur de mon haleine d'alcool de la vieille et le chaud rayon de soleil sur mon visage qui me sortient de mon lit. 7:00 am. Je me prépare, car mon homme sera bientôt à la maison.

- Sérieusement, je ne pense pas qu'il vienne...

Je me prépare à toutes éventualités et je me prépare déjà un plan "b" de journée chaude ensoleillée. Mais au fond de moi, mon coeur de fille espère qu'il sera au rendez-vous.

10:30...

Personne...

10:40

Toujours sans nouvelle...

Je l'appelle...

Une fois...

Coups de téléphone....

Boîte vocale....

Je l'appelle à nouveau...

Une deuxième fois....

Puis une troisième....

Puis une quatrième...

Puis...

Plusieurs autres fois...

Je suis hystérique...

Ma soeur me regarde démunie, hors de contrôle.

Je braille, je rage, je morve...

- J'peux pas croire... J'peux pas croire...

C'est tout ce qui peut sortir de ma bouche.

Je ne pouvais pas croire qu'il ne me répond pas. Je ne pouvais pas croire que j'étais encore dans la même situation. Nous avons tous connu un jour, cette fille. Que ce soit elle, toi ou moi.

Aujourd'hui, ça fait quatre ans et, rien n'a vraiment changé.

À ce moment, j'ai eu envie de vendre ma vie sur kijiji.

À suivre...


mercredi 15 juillet 2015

Qu'est-ce qui se passe, ça marche plus?

Peu à peu, l'été prend sa place. Le soleil, la chaleur, les soirées douces et humides, les innombrables verres sur les terrasses, les vêtements raccourcissent dévoilant davantage de peaux, les gens sont beaux et les vêtements s'envolent.

L'été c'est inspirant...

Elle nous donne envie de faire des frivolités, de butiner à droite, à gauche et c'est probablement pour cette raison que plusieurs couples se laissent tandis que d'autres se forment durant cette période.

L'été donne envie...

Nos corps moites se touchent, les mains se faufilent sous les jupes et ont s'embrasses jusqu'à l'aurore un peu enivré par  la chaleur et l'alcool. Du bon sexe d'été.

J'avoue que mes pensées et mes yeux divaguent bien souvent à la vue de la peau bronzée. Bien que mes œillères ne regardent qu'une seule personne, j'aime beaucoup me remémorer ces étés où je pouvais librement me laisser-aller. Cet été, je me promets d'être fidèle. L'amour est au rendez-vous et nous prenons un malin plaisir à crier:

-Hi four!

Cet été, se fera bientôt quatre ans que je partage ma vie avec la bête. Bien sûr, nous ne calculons pas la coupure, cette époque que nous voulons oublier. Je le trouve de plus en plus beau aux fils des semaines estivales, sa peau est colorées, des taches de rousseurs sont apparues sur ses joues ainsi que sur son nez et il prend un vilain plaisir de toujours se promener torse nu. Des perles de sueurs parcours sont corps, il respire l'été et moi, je l'admire timidement derrière mes énormes lunettes de soleil.

Maudit que je le veux!

L'été des fois me fait peur. Même si je veux l'effacer, je me souviens de "cet" été. J'essaie de ne pas trop y penser, mais à l'occasion j'ai l'impression que l'histoire tend à vouloir se répéter. Il est retourné à ses anciennes occupations, là où les verres ne se terminent jamais, là où les filles sont jeunes, fraîches et belles. Nous nous voyons moins souvent, étant maintenant sur deux fuseaux horaires complètement différent, nous nous voyons qu’occasionnellement.

Je ne veux pas vraiment savoir ce qu'il fait de ses soirées d'été.

Ces heures de travail se cumulent, les bières d'après chiffre n'ont jamais l'air de se terminer et il commence à se plaindre qu'il ne voit jamais ses amis.

Il donne de moins en moins de nouvelles, c'est l'été pi c'est vrai.

Je passe donc davantage de temps avec les copines, allant de festivals en terrasses et de restaurants en spectacles. Sous les derniers rayons de soleil, nous entassons quelques sangrias et j'écoute leurs histoires d'amour estival. Une d'entre elles prend un trop souvent plaisir de nous parler de son "planning sexe" quotidien.

-  Mon cadran sonne à 6 am pour deux trois petites culbutes sous les couvertures. Ensuite, je fais mon jogging, je reviens à la maison, je la prends à deux mains pi (censuré). Puis, nous sautons sous la douche pi...

Cet été, je ris aussi jaune que le soleil.

Les filles n'ont aucune retenue. Je parle rarement de mes histoires de fesses, mis à part quelques anecdotes croustillantes, que je réserve pour mes meilleurs amis. Par contre, lors de soirées bien arrosé entre copines, il est beaucoup trop drôle de parler de nos expériences.

Mais cet été, ça m'irrite.

Depuis la grande noirceur, j'ai repris peu à peu plaisir sous la couette. Par contre, l'horaire, la fréquence de nos rencontres, sa blessure aux côtes et ma torsion lombaire sont divers facteurs qui sont venus espacer nos étreintes. Pourtant, tout le reste y ait: amour, complicité, fous rires, etc.
Est-ce possible de pouvoir d'oublier le désir?

- Ce soir d'été, est-ce que tu rentres plus tôt? Je t'attends chez toi. ;) ;) ;p

Il a fait fit de mon message. Je suis sur le point de m'endormir. À son retour, je sors de mon sommeil en pensant à la nuit chaude d'été que nous allons passer. Le tempo embarque lentement, mais surement. Je le sens insistant et pourtant...

Nos vêtements s'envolent. J'y ai pensé toute la journée. Mais à ma plus grande surprise, il y a des signes qui ne mentent pas. Je lui donne trois petites tapes d'encouragement en disant:

- On se reprendra cette semaine.

Cet été, j'essaierai d'avoir l'air naturel devant le "planning" de ma copine. J'esquiverai le sujet en faisant diversion et en répondant que j'ai envie de vendre ma vie sur kijiji  pour partir voir ailleurs si j’y suis!

jeudi 2 juillet 2015

L'exilé

L’exil est l'état d'une personne, l'exilé, qui, volontairement ou non, a quitté sa patrie, sous la contrainte d'un bannissement ou d'une déportation, l'impossibilité de survivre et la menace d'une persécution l'amène à vivre dans un endroit étranger avec ce que cela implique de contraintes sociales spécifiques (langue, insertion, identité...) et de sentiment d'éloignement (nostalgie, déracinement...).
 
L'exilé c'est lui. Parti, faute de travail, mais surtout parce que sa maison était hantée de démons. Tout lui faisait penser à elle. Je crois même que son parfum était encore imprégné sur ses draps. Même le baume que je lui ai apporté un certain temps n'a pas servi. Le chemin est souvent long vers la guérison. Puis il s'est enfuit et nous n'avons plus entendu parler de lui.

Quelquefois, il venait sonner à ma porte en surprise, car il avait envie de se sentir comme à la maison. L'instant d'un moment afin de savourer un bon repas, boire quelques verres et finir en cuillère. Je crois que c'est ce qu'on appelle rassurant,  réconfortant.
 
Pour lui l'exil était synonyme de liberté. Il s'est même procuré un voilier pour pousser l'expérience un peu plus loin, pour oublier.
 
Puis plus aucune nouvelle. Ayant refait ma vie de mon côté, j'avais perdu mon exil, cet endroit où j'allais pour me ressourcer. Parfois l'exil peut te rendre triste, nostalgique, mais son souvenir te fait toujours chaud au cœur. Tu le réalises malheureusement seulement dans la perte.
 
Maintenant, quand il refait surface, tu le sens opportuniste. Ça laisse un goût amer même si tu ne veux pas nécessairement voir la réalité. C'est au-delà de l'intimité que tu te rends à l'évidence et que ton cœur commence à te faire mal. Même si je ne suis plus à lui, j'aurais aimé être son exil. Aujourd'hui, je ne suis que son utilitaire.
 
Pourtant, c'est un ami pour qui j'ai un amour très grand, malgré tout.
 
J'envie son exile à lui, même si je ne suis pas toujours d'accord avec ses choix.
 
Quand je pense à mon exil perdu ou à celui que je fantasme, j'ai envie de vendre ma vie sur kijiji pour partir voir ailleurs si j'y suis.