lundi 28 décembre 2015

Mon histoire, ce "no mens land identitaire"

Je peux encore revoir la scène : lumières tamisées et une odeur de fumée qui plane. Le son était si fort, sorte de bruit sourd à faire trembler le sol. J’entends encore le bruit frénétique des voitures à l’extérieur que j’arrivais à peine à entendre sa voix. Je revois encore son visage, sa longue chevelure foncée et bouclée qui lui tombe dans le bas du dos et de ses magnifiques yeux en amandes fardées de khôl qui brillaient avec le reflet de la lumière. Avait-elle les larmes aux yeux? Je me souviens encore de cette soirée chaude, dans un bar avenue Mont-Royal, où Aïcha me raconta son histoire : « Même là, je ne me sentais pas chez moi. Merde, je suis une étrangère partout. Qui suis-je?»

Pour cette jeune Canadienne d’origine libanaise de 28 ans, la différence elle connaît. Pourtant, Aïcha est née ici, à Montréal. Son parcours fut long et parsemé de quelques embûches, mais la quête identitaire et le désir de se définir étaient au centre de ses questionnements. Qui suis-je? Tous les adolescents vivent une période de recherche identitaire au cours de leur vie. Cependant, lorsqu’on est immigrant de deuxième génération, né au Québec, la quête d’identitaire se veut teintée de paradoxe. Continuellement déchiré entre le « moi de cette culture » et le « moi québécois ou canadien ». Ces jeunes ont souvent l’impression d’être perdus. Aïcha s’est toujours sentie différente. Était-elle strictement Libanaise, Québécoise d’origine Libanaise, Québécoise ou aucune de ses réponses? Représente-t-elle cette nouvelle diversité ?

Dans son plus loin souvenir, elle avait six ans : elle avait une longue crinière bouclée, de grands yeux foncés en amande et le teint basané, trait typique de la communauté libanaise. Les enfants de son quartier avaient la fâcheuse habitude de lui tirer les cheveux en lui criant : d’où viens-tu? À cette époque, dans le quartier de Laval, secteur Pont-Viau, il y avait très peu de familles immigrantes.

« Je suis née ici, comme toi. Ben oui! Qu’est-ce qui nous distingue lorsque nous sommes enfants? Je me suis souvent demandé s’il s’agissait simplement de différence, de discrimination ou de haine. À six ans, d’où vient la haine? Ne sommes-nous pas tous les mêmes? Naïfs? Pour moi, j’ai toujours été comme eux. »

Qu’est-ce qui nous distingue les uns des autres? Une multitude de facteurs peuvent nous rendre différents : les traits physiques lorsque nous sommes minoritaires, l’origine, les croyances et la religion. L’identité est un système de sentiments et de représentations de soi. Un ensemble de caractéristiques physiques, psychologiques, morales, juridiques, sociales et culturelles à partir desquelles la personne peut se définir, se présenter, se connaître et se faire connaître, ou à partir desquelles autrui peut la définir, la situer ou la reconnaître. C’est entre ces deux pôles que les jeunes immigrants de deuxième génération se situent.

« Combien de fois on m'a demandé d'où viens-tu? Merde je suis né ici comme toi!! »

Pourtant, environ 30 000 migrants arrivent à Montréal chaque année et un Québécois sur quatre à un parent qui vient de l’étranger.

« En éducation physique, nous formions deux clans : les blancs et les immigrants. Ironiquement, notre cri de ralliement était immigrants. Je me suis toujours alliée à la différence. J’avais des amis de toutes les nationalités. »

À défaut de ressembler aux autres, les adolescents immigrants de deuxième génération s’assemblent pour mieux se ressembler. Ils sont coincés dans un « No mens land » identitaire et prisonniers entre leur culture d’origine et leur culture québécoise. Sans cesse confronté dans ce choc des cultures via la question du « qui suis-je » et de l’intégration. L’école, les médias, la musique et la culture des pairs les rendent culturellement « indifférenciables » des autres jeunes du Québec. Confronter au regard de l’autre, ils sont souvent victimes de racisme et de discrimination ce qui peut rendre la quête identitaire et l’intégration plus périlleuse.

 « J’étais différente à la maison et j’étais différente à l’école. J’ai eu longtemps l’envie et le désir d’être assimilée, d’être comme les autres. Il fut un temps où j’haïssais les Libanais.»

Pour Aïcha, il y eut une longue période de confrontation avec ses parents.

« Mes parents m’étouffaient. J’étais sans cesse en opposition avec eux. J’étais curieuse et je voulais explorer. Dans ma quête de soi, je devais essayer des choses interdites par les valeurs et la religion de mes parents. Je faisais tout en cachette. J’ai longtemps pensé faire une fugue. Je voulais être libre, libre de cette continuelle dualité. Je voulais faire ma vie. »

Pour l’enfant, l’isolement émotionnel réfère à un sentiment d’exclusion et de marginalité qui découle d’une double situation : la relation avec les parents plus traditionnels et l’intégration sociale. Maryse Potvin, professeur en sciences de l’éducation à l’UQAM et responsable du pôle de discrimination et insertion se pose la question : « en quoi l’expérience des jeunes de la deuxième génération est-elle différente de celle de la première génération (qui a immigré) et de celle des autres jeunes québécois? Lorsque ces jeunes parlent des relations dans leur quartier, leur école et leur ville, on constate que leur expérience sociale se construit « par et autour » du racisme et de déterminismes sociaux qui résultent d’un parcours d’immigration qu’ils n’ont pas effectué. Le racisme est ressenti avec acuité en raison de leur fort sentiment d’appartenance à la société québécoise et non l’inverse. Dès lors, ce qui les distingue des autres natifs du Québec est le racisme qu’ils subissent et qui tend à recréer des différences. Le rôle du racisme s’avère central dans la construction identitaire de la deuxième génération : il les situe symboliquement, culturellement et matériellement à la fois dedans et dehors.»

Les parents d'Aïcha viennent d’un petit village au sud du Liban du nom d’Aytaroun, près de la frontière d’Israël. Ils sont venus s’installer au Québec vers la fin des années soixante-dix pour assurer une meilleure qualité de vie à leurs enfants. Dans les mêmes années, 45 717 immigrants libanais faisaient leurs arrivés au Québec.  La guerre civile frappait le Liban. De 1975 à 1990, cette guerre meurtrière a tué plus de 150 000 innocents. S’ils voulaient voir grandir leurs enfants, ils n’avaient qu’un seul choix, venir vivre au Québec. Le Canada était pour eux synonyme de pacifisme et de sécurité. Comme terre d’accueil, il est une destination choyée pour une grande majorité de la communauté Libanaise. Les parents d'Aïcha ont eu de la chance, le frère de son père avait immigré au Québec quelques années plus tôt. Il a donc parrainé la venue de la famille d'Aïcha et de leurs trois enfants de l’époque. Elle n’était pas encore de ce monde. Ses deux sœurs et elle sont nées ici quelques années plus tard. Elle est l’avant-dernière d’une grande famille de six enfants. D’avoir un membre de la famille dans leur nouvelle terre d’accueil aida le processus d’intégration de la famille immigrante. Contrairement au Canada qui adopte le principe d’un choix personnel entre les deux langues officielles, le Québec impose l’usage du français aux nouveaux arrivants. Il n’est pas toujours facile pour les immigrants de le maîtriser adéquatement. Par contre, il en résulte que pour bien s’intégrer, la maîtrise du français est de mise. Ce qui nous unis en société au Québec, c’est la langue. Elle est souvent la première cause de différence entre le parent immigrant et l’enfant né en terre d’accueil. Les parents d'Aïcha ont appris le français dans la première année de leurs arrivés. Par contre, ils avaient beaucoup de difficultés à se faire comprendre. Leur réseau social était essentiellement composé de Libanais ayant immigrés comme eux. Avec le temps sont père a fini par se débrouiller, mais sa mère a toujours eu une faible maîtrise de la langue française. À la maison, ils parlaient majoritairement l’arabe. Encore aujourd’hui, l’arabe prend une grande place dans leur discussion. Aïcha a principalement appris le français à la garderie et avec l’aide de ses deux frères et de ses deux sœur aînés. Pour les parents, le fait de ne pas pouvoir s’exprimer librement dans la langue du pays d’accueil les coupes de la société, mais aussi de leurs enfants ce qui peut expliquer la complexité de ce dernier dans la recherche de son identité.

Jean Yves, intervenant communautaire à l’école Joseph-François-Perrault, souligne que les parents arrivent souvent avec le bagage de leur pays, des principes venus d’ailleurs et ont davantage de difficultés à s’adapter. Ce sont souvent les enfants qui parlent pour eux. Lorsqu’ils reconnaissent que leur enfant est quelqu’un d’autre à l’école, qu’il s’est adapté à la culture québécoise, ils vivent alors le choc. Pour lui, c’est là le vrai combat. Si les parents ne parlent pas le français le fossé entre les générations se creuse non seulement dans la communication, mais aussi dans leur perception du Québec, de leur enfants et dans le vivre ensemble.

Qualifié de mosaïque confessionnelle, le Liban est composé de dix-sept communautés reconnues. Chez les musulmans, il y a les Chiites, les Sunnites et les Alouites pour ne citer que quelques exemples. Les parents de Aïcha sont des musulmans chiites. Lorsque le prophète Mahomet était en vie, l’islam ne formait qu’un seul et même courant. En 632, à sa mort, des divergences de vues sont apparus. Les chiites et les sunnites ne reconnaissent pas le même successeur. Pour les chiites, le Coran est une œuvre humaine, alors que pour les sunnites il a un caractère divin. Les sunnites tentent d'imiter le Prophète. Ils considèrent que l'histoire est prédéterminée, alors que les chiites accordent plus d'importance à la liberté individuelle. Le chiisme se distingue également du sunnisme par l’existence d’un clergé très hiérarchisé. Le Coran est en quelque sorte la Bible des musulmans et est la parole de Dieu. Il se veut une écriture universelle, adressée à toute l'humanité. Le message qu'il apporte repose sur la phrase : "Il n'y a d'autre divinité que Dieu.". C’est dans la prière et les valeurs de la religion musulmane qu'Aïcha a été élevée. Ses parents étaient stricts et voulaient que leurs enfants adhèrent aux valeurs traditionnelles du Liban. Pour eux, il était difficile d’être musulman dans une société si permissive. La religion et les valeurs représentent un énorme fossé entre le parent et l’enfant né ici. Pour les parents, c’est la famille et le lieu de culte le réseau social, pour l’enfant c’est principalement l’école et les amis.

« Lorsque j’étais plus jeune, je ne comprenais pas pourquoi mon père ne m’expliquait pas la raison de mes actions ou les restrictions que l’on m’imposait. Il me répétait toujours que j’allais aller en enfer. Il fut un temps où j’haïssais la religion et je voulais que mes parents discutent ouvertement avec moi comme la plupart de mes amis. »

Aïcha a toujours été considérée comme le mouton noir de sa famille puisqu’elle était davantage libertine : elle fume et boit de l’alcool à l’occasion. Par contre, ses sujets ont toujours été tabous lorsqu’elle rentrait à la maison. Les parents migrants craignent les comportements plus libres des enfants canadiens. Ces craintes seraient par ailleurs atténuées si les parents étaient eux-mêmes exposés davantage à la société d’accueil via le milieu de travail et le réseau social par exemple. De sa religion, elle a décidé de puiser les valeurs qui lui ressemblaient : elle prie lorsqu’elle en ressent le besoin, elle donne à son prochain plus démuni et fait le ramadan assidument. Pour le reste, elle y accorde peu ou pas d’importance même si elle ne peut pas le renier. Aïcha ne veut pas se sentir obligé.

« Je ne connais pas parfaitement le Coran et j’ai décidé de ne pas porter le voile. Pour moi le voile est un symbole très puissant.  À mes yeux, c'est une forme de sagesse et de compréhension ultime de la religion. Je crois fermement que Dieu existe. C'est une présence inexplicable qui réchauffe mon cœur. La religion n'est pas seulement un habit ou des symboles, c'est aussi ce qui se passe à l'intérieur de toi. Je ne suis pas arrivée au stade de cette sagesse et de cette force à porter le voile. Lorsque tu portes le voile, ce n'est pas seulement par "tradition". Il ne faut jamais oublier que tu représentes la religion dans tous tes faits et gestes. »

Lynda Brisson, thérapeute en relation d’aide au CRAM, croit qu’il est important pour les immigrants de deuxième génération de faire un travail sur l’acceptation de la différence, sur l’acceptation des valeurs des parents et celles de la société d’accueil. L’introspection permet de vérifier à l’intérieur de soi ses sentiments, ses peurs et pour aller puiser ce qui est bon pour l’enfant dans les deux cultures. Il faut que la personne soit bien avec elle-même, sans renier la culture d’origine. En s’acceptant, la question de diversité devient alors anodine. L’appartenance à la société et à l’ethnicité peut alors grandir. Plusieurs ressources existent pour aider les jeunes dont les thérapeutes en relation d’aide et les travailleurs sociaux dans les écoles. Selon elle, le voyage dans le pays d’origine peut aussi aider l’enfant dans sa quête identitaire.

« Pour moi, le Liban c’est le plus beau pays du monde. C’est ma terre natale. C’est drôle à dire puisque je suis née ici, mais c’est quand même de cette façon que je vois ce pays. C’est là d’où ma famille vient, mes traditions et mes valeurs. En quelque sorte, c’est moi. J’y ai eu l’occasion d’y aller à plusieurs reprises. C’était une façon pour moi de découvrir davantage ma famille et mes racines, mais aussi une façon de me connaître et de me comprendre. Quand je vais au Liban, je reprends là où j’ai arrêté. »

Par contre, lorsqu’elle va au Liban, les gens lui demandent aussi d’où elle vient. Là-bas, elle est différente. Son rire, la façon dont elle s’exprime, son « accent » arabe, tout la trahit. Elle est québécoise.

« Je dois justifier les décisions québécoises que je prends et ce que je suis au Liban et avec mes parents. Au Québec, je dois justifier mes décisions libanaises. »

Lorsque je l’ai rencontré, dans ce bar avenue Mont-Royal, je n’aurais jamais pensé que cette jeune femme avait connu la guerre. Pour moi, comme elle était née ici, elle ne pouvait pas avoir connu la peur, l’insécurité et la souffrance. Je n’avais jamais remarqué de différence entre elle et moi avant ce jour.

« Aux petites heures du matin, la terre a commencé à trembler : bombardement de l'aéroport. Personnes ne pouvait quitter le pays et plus personnes ne pouvaient y entrer. Ce qui était supposé être un voyage de plaisir s’est littéralement tourné au cauchemar. Nous sommes à Beyrut. L'endroit où tu ne veux pas être puisque c'est la cible première d'Israël. Ma tante me crie : prend l'essentiel, on part! Je suis restée dix jours au Liban. Dix jours qui ont paru comme une éternité. C'était du stress vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les avions israéliens bombardaient plusieurs fois par jour et  à des heures stratégiques. Nous étions douze, entassés les uns sur les autres dans une chambre. Lorsqu'une bombe tombait, c’est le sol et la maison qui vibrait au grand complet. Dix jours de peur : peur de sortir, peur de dormir, peur de porter des couleurs vives, peur de rire, peur de pleurer, peur de te lamenter, peur de vivre. Lorsque je suis revenue à Montréal, j’étais fatigué, mais surtout en colère. On avait bombardé ma terre natale et une partie de moi. J’en voulais au Canada de ne pas avoir réagi plus vite. Comment ai-je pu partir et laisser toute ma famille? Pourquoi est-ce que j'ai la chance de cette fuite et pas les miens? En partant, j’ai laissé quelque chose de précieux là-bas. Quelque chose que je n’avais encore jamais réellement réalisé. En partant, j’ai laissé là-bas une partie de moi et je revenais en continuer une autre partie ici. À mon arrivée ici, j’avais une grande souffrance intérieure que je n’arrivais pas à communiquer. J’avais de drôles de réactions. Lorsque j’entendais des feux d’artifices, je criais et  j’étais hystérique. Les gens me regardaient d’un bizarrement. Ils ne comprenaient pas. Outre le choc post traumatique, j’ai milité. Je suis allé à toutes les manifestations qu’il y avait à Montréal. J’avais envie de crier ma frustration, ma haine envers mon pays de ne rien faire et clamer ma différence »

Aïcha s’était cherchée durant une longue partie de son adolescence : mêlée entre le « qui suis-je » et le «  d’où je viens? ». Sans cesse en confrontation avec ses parents, elle réalisa à ce moment la vraie signification du mot racine et avait mis le doigt sur la signification du mot identité.

 « J’y suis retournée trois ans plus tard en me disant : cette fois-ci si ça pète, je reste! Par contre, je sais très bien que je ne pourrais pas aller vivre là-bas. Je suis beaucoup trop québécoise. En fait, je suis entre les deux. »

En constante quête identitaire et en recherche de sentiment d’appartenance au pays dans lequel ils se reconnaissent, mais tardent à être reconnu, les enfants nés au Québec de parents immigrants ne sont-ils pas le pont de ses deux générations? Les membres de la deuxième génération se voient et sont vus par les autres comme le lien culturel entre la façon de vivre de leurs parents et une nouvelle façon de vivre soi-disant canadienne. Ce sont les premiers capables de comprendre les enjeux et les complexités de la société multiculturelle. Aïcha n’est-elle pas ce que sont tous les jeunes, notre avenir?

« Je ne sais pas si je voudrais marier un Québécois, mais j’y ai déjà pensé. Par contre, ce que je sais, c’est que je vais travailler fort avec mes enfants dans leur quête identitaire afin qu’ils s’acceptent plus facilement. Comme j’aurais connu la même chose puissance dix, je vais pouvoir leur faire voir les deux côtés de la médaille. C’est avec eux que je vais amener le changement vers l’intégration. Je leur ferai découvrir que la différence peut être une qualité. »

Aïcha a compris que le temps arrangeait les choses. Peu à peu, elle arrive à se définir, à aimer ses deux cultures et accepte sa différence. La différence ne fait-elle pas la beauté des choses? Pour Bochra Manaï, sociologue spécialisée en immigration urbaine, il faut considérer le facteur temps en ce qui concerne les enjeux de la quête identitaire des immigrants de deuxième génération. Pour que ces jeunes puissent se tailler une place, il y a une grande responsabilité de la société qui devrait commencer via l’éducation afin d’être en mesure d’en parler et afin de leur dire qu’il y a une place pour eux. Il y a aussi un long travail d’acceptation et d’assumassions de l’individu. Il faut qu’ils acceptent leur pluralité et ne pas faire de choix en fonction de la réduction de l’autre. La deuxième génération doit s’accepter de façon entière. Pour ma part, Aïcha représente cette mosaïque culturelle et nourrit la diversité. Elle est le plus beau des paradoxes, mais aussi, ce phénomène de société que représente le multiculturalisme.

 « Aujourd’hui, qui suis-je? En général, je me sens canadienne, d'origine libanaise. D’autres jours, je me définis comme québécoise d'origine libanaise. Ces derniers temps, je suis libanaise, palestinienne, française, syrienne, africaine, brésilienne (…) Ce ne serait pas moi d’être comme les autres. Dans la diversité, je suis authentique. Je suis fière de mes doubles racines. Je suis Aïcha. » 

Lorsque je fais des rencontre de la sorte et que j'entend des histoires aussi touchantes, je me considère heureuse de ne pas avoir eu envie de vendre ma vie sur kijiji  pour partir voir ailleurs si j’y suis!