mardi 19 janvier 2016

Stéphanie, critique restaurant!


« Donner rendez-vous ou faire halte, convaincre un client, retomber en amour, repenser le monde, couronner un succès, goûter autre chose ou simplement pour la prose. Le bistro trouve sa nécessité par le parfum et les teintes de ceux qui s’y arrêtent. Le bistro L’Ange cornu vous souhaite la bienvenue. »

C’est en ce froid et pluvieux dimanche de décembre, en quête de réconfort, de chaleur et d’évasion que j’ai jeté mon dévolu sur le bistro L’Ange cornu. Je n’allais pas être déçu puisqu’une ambiance chaleureuse, un personnel courtois et sympathique, une nourriture réconfortante et des vins enveloppants allaient être au rendez-vous. Une expérience gustative qui vous transporte autre part.

« Un ailleurs propice aux découvertes et à l’évasion. » Au cœur de la ville de l’Assomption et établi depuis 1999 dans une maison ancestrale, le bistro offre une cuisine créative et composée d’aliments locaux. L’Ange cornu ou L’Ange pour les intimes, propose une nourriture de saison variée, colorée et où le mélange des saveurs est une explosion gustative à chaque bouché. L’été la carte offre un choix de plats légers rafraîchissant et tout en vivacité tandis que l’hiver, elle sera composée de cassoulets mitonnés et d’assiettes réconfortantes pour réchauffer le cœur des plus frileux. Une belle sélection de vins d’importation privée et de bières de microbrasserie locale vient compléter le tout pour hausser l’expérience d’un cran en réalisant de judicieux accords mets-vins.  Le tout dans un décor original, peu prétentieux et une ambiance chaleureuse qui fait encore l’éloge de leur réputation. Chacune des sections a été réalisée pour inviter le client dans une atmosphère différente : le bar pour le feu de l’action, le salon pour une soirée plus feutrée, la banquette pour les groupes et le deuxième étage pour le côté restaurant classique. Le service personnalisé et pas du tout guindé ajoute à l’ambiance. Le personnel est accueillant, coloré et leur petit côté artistique représente parfaitement l’endroit.  De plus, les serveurs ont, pour la plupart, reçu une formation en vin et en service pour nous faire vivre un agréable moment en leur compagnie. Une expérience intime qui sollicite tous nos sens et nous transporte le temps d’un repas.

« Un appel aux cinq sens » Situé à deux pas du théâtre Hector-Charland, L’Ange cornu est au cœur de l’émergence artistique et culturelle de la ville de l’Assomption. L’été, la somptueuse terrasse extérieur accueille jusqu’à deux cents clients soucieux d’esthétisme puisque la beauté, les matériaux recyclés et la verdure y sont très présents. À mon avis, cette terrasse est l’une des plus belles que j’ai eu la chance de visiter et différencie L’Ange cornu de la plupart des bistros existants. De plus, la cour arrière devient une salle de spectacle intime, halte de prédilection pour un grand nombre d’artistes émergents et de renoms, le temps d’un été.  Il ne faut donc pas s’étonner que le bistro amène une clientèle diversifiée d’un peu partout et qu’il est fréquenté par certains artistes tel que Stéphane Bellavance, Fred Pellerin, France D’Amour, pour ne citer que quelques exemples. Il va sans dire que les soirées à L’Ange cornu, en partenariat avec le théâtre, c’est vouloir y revenir puisque l’expérience est unique.

« Au goût et à l’œil » Ce soir, j’ai la chance d’être accompagné du chef, Marie-Ève Dubeau, du sous-chef Olivier Girard et d’un membre de l’équipe de service, Jessica Blouin pour enrichir mon expérience gustative et me transporter plus loin dans ma démarche. Je viens tester l’inspiration du chef. Ce menu éphémère offre une plus grande diversité à la carte de saison et vari à tous les trois semaines. Il sert principalement à chatouiller les papilles des clients, surtout les plus réguliers. Pour débuter, rien de tel qu’un Versant Blanc Coteau Rougemont, en guise d’apéro. Sa belle robe jaune avec des arômes de poires et de pêches donne une attaque vive en bouche et une finition ample. Une avant-première qui viendra compléter à merveille les entrées : guedille de crabe et dégustation de tartare. Lorsqu’on parle de nourriture typiquement québécoise, rien de plus simple qu’une guedille. À première vue, la chaire de crabe me semblait perdue dans ce simple petit pain hot-dog. Quelle surprise j’ai eu à ma première bouchée, la fraicheur du zeste de citron se mariait à merveille avec le crabe, la mayonnaise croquante et que dire de cette finale avec un soupçon de piquant. Je ne pouvais venir visiter L’Ange cornu sans succomber aux tartares qui sont très populaires. J’opte donc pour la dégustation de tartare de veau et le classique au saumon. L’assiette est présentée avec simplicité. Ici, c’est le mariage de saveurs que nous voulons mettre à l’honneur. Le chutney de groseilles rouges donne un bec sucré-acidulé au veau et à la fraîcheur du basilic. Le saumon, quant à lui, nous transporte dans un tout autre univers avec son mélange de moutarde de Dijon, de câpres et d’échalotes. Ensuite, pour le service du repas principal, je choisis un vin rouge un peu plus costaud pour le côté réconfortant que je recherchais. Le Castillo Del Baron fera mon plaisir. Ce vin rouge espagnol enveloppant aux arômes de cerises noires et de poivre m’apportera un peu de chaleur. Il complètera parfaitement le croustillant de boudin, l’esturgeon au beurre de tomate ainsi que le cassoulet presque classique. Le boudin est souvent un plat sous-estimé. Ici, les clients appellent afin de savoir s’il est toujours disponible. Apprêté de façon différente, ce carré croustillant réserve une explosion de saveur. La symbiose du boudin avec l’onctueuse crème de poireaux enrobe les saveurs et la fraîcheur de la roquette offre une parfaite balance des textures en bouche. Il est croquant à chaque bouché et un réel péché mignon. L’esturgeon est enrobé d’un beurre composé aux tomates séchées. Le tout est monté sur une purée de betterave jaune aux arômes d’estragons et repose sur un lit de légumes grillés. Le beurre ajoute un aspect velouté et enrobe le mélange des goûts. Un ravissement visuel d’abord et gustatif ensuite! Pour la touche finale et réconfortante, je me suis gardée le cassoulet presque classique. Soigneusement présenté, ce chaleureux mélange de boudin blanc, de pilon de canard, de cuisseau de caille et de jarret de cerf servis sur un lit de haricot blanc. Le tout est mijoté dans un bouillon de lardon auquel ils ont ajouté quelques feuilles de laurier pour relever les saveurs. Mission accomplie, l’amalgame des goûts, la diversité des produits et le réconfort des aliments m’ont complètement conquise. Je suis littéralement tombé sous le charme de mes hôtes, mais aussi de l’endroit et de sa belle clientèle.

Pour un bon repas ou simplement pour un verre, seul en couple ou entre amis, le bistro L’Ange cornu, vous donne un rendez-vous. Une véritable vision dans le respect des saisons et un travail minutieux avec les produits du terroir. Un secret trop bien gardé dans Lanaudière. J’y reviens pour l’ambiance feutrée et pas guindée, mais surtout pour sa cuisine créative pleine de saveur et de surprises.  L’Ange cornu, un endroit qui représente ceux qui s’y arrêtent et où on nous explique le monde à notre façon. Le bistro L’Ange cornu vous dit à bientôt.
Quand j'aurai envie de vendre ma vie sur kijiji, j'irai manger en bonne compagnie!